EXPOSITION SYLVIE RENO
dungeon

Du 27 mars au 20 avril 2002 (vernissage mercredi 27 mars)

Sylvie Réno,
A des yeux d’acier trouble. Une voix et un rire cassés qui traversent toutes ses phrases. Les abrasent. Elle est au centre d’elle-même et voyage de Marseille à New York, de Hambourg à Paris. Elle voyage, se laisse inviter, dans une galerie ou une friche, une école ou son quartier de Marseille pour une exposition collective ou un acte in situ. Elle promène les armes qu’elle reproduit en carton : tanks, bateaux, pistolets, fusils, cutters, ouvre-bouteille. Ce carton qu’elle taille avec un art et une finesse rare.
Son arme est un rapport singulier à son temps propre. Sa propre combustion. Qu’elle ne lâche pas. L’écoutant parler, on se dit qu’elle a l’inconscience des grands. Qu’elle pourrait reproduire Paris à l’échelle, en carton. Ce qui à Paris est de métal. Un geste singulier se manifeste dans la plupart de ses pièces : la transmutation de l’acier en carton. Alchimiste de la paix, elle ne le revendique pas, elle agit.

 

En regardant en détail ces sculptures de carton ondulé on détecte un art organique d’une angoisse politique. La plus fine. La mieux filtrée. La plus légère. Une angoisse de la brutalité, sa propre brutalité, la brutalité de ce qui de la guerre est mécanique totale. Animal de guerre elle-même, elle organise la réplique. Elle se fait miroir, nette, tranchante, ondulante. C’est là que l’ondulation commence. À l’intérieur d’elle. Dans son œil. Elle choisit ses stars : la Kalachnikov par exemple. Ses mains s’en mêlent, coupent, découpent, mesurent, assemblent, prennent le pouvoir sur l’angoisse. (...)
François-Xavier FRANTZ

Télécharger l'intégralité du texte au format pdf ici
Voir la vidéo : bas débit ou haut débit
Suivre le travail de Sylvie RENO, sur le site de l'association documentsdartistes.org