A propos de Jürgen NEFZGER : article paru dans Libération du 14 novembre 2006
Double dEclic au premier prix du Jeu de paume
Professionnels et public ont distingué les photos de Bourcart et Nefzger.
Par Sibylle VINCENDON
QUOTIDIEN : mardi 14 novembre 2006
Le public d'un côté, un jury de professionnels de l'autre, et chaque group invité à choisir parmi quinze candidats pour la première édition du pri photo du Jeu de paume. De ce système à deux faces, sont sortis hie logiquement deux lauréats différents. Le public a sélectionné Jürge Nefzger, qui présentait Fluffy Clouds, série d'images déconcertantes dans lesquelles se superposent un premier plan paisible (joueurs de golf et green impeccable par exemple) sur un fond menaçant de centrales nucléaires. Le jury, lui, a préféré Traffic (2003), le travail de Jean-Christian Bourcart, photos presque volées à travers les vitres des voitures coincées dans les embouteillages new-yorkais. Bourcart présentait aussi un autre ensemble, «Stardust» (2006), clichés faits dans des cinémas au plus près de la vitre qui sépare la cabine de projection de la salle.
Prix du public © Jürgen Nefzger / courtesy Galerie Françoise Paviot, Paris
Chacun des gagnants décroche une dotation de 10 000 euros et, surtout, une exposition, avec une publication, sur le site Sully des galeries nationales du Jeu de Paume, du 24 avril au 3 juin 2007. Un très beau lot. En lançant ce nouveau prix, le ministère de la Culture voulait amplifier son effort pour la création photographique. Et le faire savoir au-delà des cercles spécialisés. D'où l'idée de scinder la distinction.
Invité à voir sur l'Internet les photos des quinze artistes retenus, le public pouvait voter par voie électronique ou, plus classiquement, en cochant des bulletins papier. Le ministère pensait recueillir 1 500 à 2 000 votes, le panel des candidats présentant des travaux assez exigeants. Finalement, ce sont près de 7 000 personnes qui se sont exprimées, succès remarquable, a fortiori pour une première édition. La prochaine session aura lieu en 2008.
Né en 1960, Jean-Christian Bourcart qui fit en partie ses classes dans les pages de Libération (notamment durant le festival de Cannes) vit depuis 1997 à New York. Là-bas, il a entre autres travaillé sur les milieux interlopes de la nuit et du sexe. Ce parcours a sans doute pesé sur le choix du jury des professionnels, qui voulait ouvrir le prix au maximum et ne pas le limiter à un regard franco-français sur la France. La seule condition requise était d'être Français ou de résider dans le pays.
A sa manière, Jürgen Nefzger, né en 1968 en Allemagne, participe aussi de cette ouverture. Diplômé de l'école nationale de photographie d'Arles, il vit et travaille à Paris. La série qu'il a présentée a été réalisée un peu partout en Europe, entre 2003 et 2006.
source : http://www.liberation.fr/culture/216869.FR.php
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